Roman Etranger

L'hippopotame

(The Hippopotamus)

Stephen Fry

Belfond

2000

7 vote(s)

Ted Wallace, poète déchu est alcoolique, cynique et, accessoirement, obsédé sexuel. Alors qu'il se livre à son occupation favorite (siroter quelques boissons fortes en maugréant sur ses contemporains, voyons ! ), il est accosté par une jeune femme qui s'avère être la filleule Jane. Fâché avec le reste de sa famille (et à peu près avec le reste de ce que compte l'humanité), il n'a jamais revue depuis son baptême. Néanmoins poussé par un chronique manque d'argent, il accepte la proposition a priori saugrenue de l'ingénue : enquêter sur de mystérieuses guérisons miraculeuses que le jeune David, 15 ans, assure au sein de sa propre famille. C'est que Jane, atteinte de leucémie, n'a plus que quelques mois d'espérance de vie. Elle a été " traitée " par le prodige et voit son mal reculer. Méfiante, elle souhaite en avoir le cœur net sur les agissements du guérisseur et s'assurer par la même qu'elle est sauve. Devant le grotesque de la situation Ted hésite mais retrouve toute sa lucidité lorsque la miraculée dégaine son carnet de chèques...
S'en suit alors une plongée dans l'univers de la haute bourgeoisie britannique, toute la petite famille étant en villégiature dans la demeure séculaire de Lord Logan, oncle de Jane parvenu au statut fort enviable de Lord à coup de millions de livres sterling. Dans la série de lettres qu'il fait parvenir à Jane tout au long de son investigation de Swafford Hall, Ted va nous livrer un portrait au vitriol de ce petit milieu. Certes les multiples personnages dépeints par Stephen Fry apparaissent comme caricaturaux mais l'occasion est trop belle pour celui qui incarnat au cinéma l'archétype même un jeune bourgeois dans Peter's Friends de laisser courir sa plume. Pour le plus grand bonheur du lecteur, il a la dent dure et parvient à mener son récit avec une belle maîtrise jusqu'à un terme. Le dénouement, attendu mais finalement assez jubilatoire nous évite tout excès mystico/new-edge par un joli retour à la réalité.
Une comédie de mœurs, comme précise son éditeur français, légère et qu'il faut prendre comme telle : un bon moment de détente.

 

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Du même auteur :

Mensonges mensonges, Belfond, 1999.

L'hippopotame, Belfond, 2000.